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Brexit : flou total sur la libre-circulation des artistes

C’est officiel : le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union Européenne depuis le 01 janvier 2021, suite à la signature d’un accord de commerce et de coopération signé entre les deux parties. Cependant, la signature de cet accord et la sortie définitive du Royaume-Uni de l’UE fut longue et tumultueuse, et aujourd’hui, tout cela reste encore flou. De nombreuses directives, de la part des pays membres de l’UE mais également du Royaume-Uni, doivent être mises en place pour régler le quotidien des citoyens. Quels sont les impacts du Brexit sur l’économie du spectacle vivant et de la musique ? 

L’accord entre l’UE et le Royaume-Uni comprend la fin de la libre-circulation des personnes. Des contrôles migratoires ont été rétablis à destination et en provenance du Royaume-Uni, ce qui complique la donne pour les artistes. Désormais, les artistes britanniques et leurs équipes qui partent en tournée au sein de l’Union Européen devront vérifier en amont toutes les réglementations de chaque pays membre, et potentiellement, demander des visas ou des permis de travail dans chaque pays. Idem pour le matériel des artistes, qui devra être enregistré afin de passer les contrôles douaniers entre chaque pays sans encombre. 

Idem pour les artistes européens, qui souhaitent jouer sur scène au Royaume-Uni : la situation reste encore floue pour l’instant. Il semblerait que le plus efficace serait d’obtenir un visa “Permitted Paud Engagement”, qui permet à un artiste de rester et d’être payé sur le territoire britannique pendant un mois maximum s’il est capable de prouver qui l’a embauché et pour quel travail. Ce visa coûte 95 livres et est délivré pour une seule personne. Les représentants du secteur musical craignent que le coût du visa dissuade des artistes émergents de se rendre au Royaume-Uni. A noter également que le gouvernement britannique a mis en place une exemption de visa pour des artistes européens qui joueraient dans des festivals autorisés. A ce jour, 41 festivals ont rejoint cette liste. 

Des contraintes administratives mais également financières que plus de 100 artistes dont Elton John ont dénoncé dans une lettre ouverte au gouvernement. “L’accord conclu avec l’UE comprend un trou noir là où devrait se trouver la libre circulation promise pour les musiciens.” De nombreuses associations de professionnels britanniques ont donc entamé un lobbying auprès du gouvernement britannique afin d’obtenir un accord supplémentaire avec l’Union Européenne en ce qui concerne la libre-circulation des artistes. Une pétition proposée au gouvernement, intitulée “Europe-wide visa-free work permit for touring professionals and artists”, a également rassemblé près de 290 000 signatures.

En réponse à la lettre et aux protestations, un porte-parole du gouvernement britannique a déclaré qu’il était « absolument d’accord » sur ces demandes. « Le gouvernement britannique a présenté une proposition, basée sur des concertations avec le secteur musical, qui aurait permis aux musiciens d’effectuer leurs tournées – mais l’UE l’a rejetée à plusieurs reprises. […] Les signataires de cette lettre devraient demander à l’UE pourquoi ils ont rejeté la proposition raisonnable du Royaume-Uni. »

Au vu de l’historique, un second accord avec l’UE, sur cette question spécifique, semble compliqué. Lors d’une séance à l’Assemblée, la Ministre de la Culture a déclaré que le gouvernement travaillait à une simplification des règles, en trouvant des accords bilatéraux avec chacun des pays membres de l’UE. 

Bref, la situation est encore floue pour les artistes, producteurs et bookers de chaque côté de la Manche. A suivre. 

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