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[Presse] Tours : le producteur des spectacles des Bodin’s, de Gims et d’autres artistes se dit « à 2 doigts du crash »

Claude Cyndecki est parmi les plus gros producteurs indépendants de spectacles en France. Depuis 1996, Cheyenne Productions, fondée à Tours, a travaillé avec les Bodin’s, Gims, Mylène Farmer, Dany Boon…Mais après avoir repoussé 1 500 représentations, Cheyenne est « à deux doigts du dépôt de bilan ».

La crise sanitaire met en danger l’existence même de Cheyenne Productions. Depuis 1996, cette société tourangelle fait partie des plus gros producteurs indépendants de spectacles : Cheyenne produit les spectacles des Bodin’s, mais a aussi travaillé avec Mylène Farmer, Elton John, Dany Boon ou Stevie Wonder, parmi beaucoup d’autres. La société compte 25 salariés, mais certains soirs, il y a jusqu’à 2.000 personnes qui travaillent sur les différentes tournées qu’elle organise. Avant le Covid-19, Cheyenne Productions réalisait 30 à 40 millions d’euros de chiffres d’affaire par an.

Où en est Cheyenne Productions aujourd’hui ?

Claude Cyndecki : on est à deux doigts du dépôt de bilan, à deux doigts du crash. Depuis le 29 février, j’en suis à peu près à 1.500 spectacles reportés. Stars 80 c’est le 3e report, Gims aussi, deuxième report pour I Muvrini. C’est un enfer car on ne sait pas si on doit reporter à l’été 2021, à fin 2021, voire carrément à 2022. En fait, ce Covid fait que nous avons perdu confiance en nous et ma peur c’est qu’on perde aussi la confiance du public.

Dans une lettre ouverte au mois d’août, vous aviez critiqué la frilosité des banques en expliquant que vous n’aviez pas pu bénéficier du prêt garanti par l’Etat (PGE), ça s’est amélioré depuis? 

C.S : ah non, c’est une catastrophe. On a beaucoup travaillé avec des avocats, avec des banquiers, avec l’Etat aussi et le médiateur de l’Etat qui est fantastique. C’est la froideur des banquiers qui m’a effrayé et c’est pour ça que vraiment, je dis que notre seul partenaire et notre seul soutien c’est le public. En fait, c’est un contrat moral que nous avons avec ce public qui a acheté un billet et on lui promet que nous allons revenir dès qu’on nous l’autorisera. On nous interdit de travailler. Je parlais de mort lente au printemps dernier…Aujourd’hui, vous parlez avec un mort-vivant. Mais ce n’est pas la faute du gouvernement ou des autorités. C’est ce putain de virus qui nous empêche de faire se rassembler les gens. C’est catastrophique.

Vous avez mesuré vos pertes financières? 

C.S : ah oui. J’en suis rendu à environ cinq ou six millions d’euros de perte. Je suis un entrepreneur privé, je ne peux pas supporter une telle perte. Lire la suite >>

Source : France Bleu

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