La désertion des visiteurs en Île-de-France fragilise un secteur qui emploie 500.000 personnes.
Un désastre. Paris et sa région, qui accumulaient les records de fréquentation touristique depuis quatre ans, sont en plein cauchemar : 2020 sera historiquement mauvaise. Au premier semestre, seuls 9,4 millions de touristes sont venus, contre 23,7 millions un an plus tôt. La clientèle étrangère a fondu (ses séjours ont chuté de 68%), comme celle de Français (- 54%). La fréquentation des musées et monuments est en chute libre (de 60 % à 80 %). Tous les sites sont touchés, y compris les incontournables d’habitude bondés, comme le Louvre, Versailles, la tour Eiffel… Le manque à gagner est considérable : entre janvier et juin, les recettes touristiques sont tombées à 3,8 milliards, alors qu’elles étaient de 10,2 milliards l’an passé. « C’est avec une assez grande tristesse que nous avons vu la pandémie venir fracasser un secteur extrêmement dynamique », déplore Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France.
La région note une «reprise progressive» pendant l’été, grâce aux Français et à un net rebond des clientèles européennes (+ 131% pour les Néerlandais entre juin et juillet, + 92% pour les Britanniques). Mais la situation reste très mauvaise : dans l’ensemble, les professionnels estiment leur perte de chiffre d’affaires à plus de 60 % en juillet et août, comparé à l’an passé. Faute de réservations, les palaces, emblématiques de l’excellence à la française, ont dû faire une croix sur la saison. La moitié des hôtels parisiens sont encore fermés.
Le tourisme est clé pour Paris et sa région : il représente 500.000 emplois et 7,5% du PIB. Le niveau des réservations aériennes de septembre à décembre (- 70% pour les marchés européens, – 80 % pour les marchés lointains) est alarmant. Plus les semaines passent et plus l’avenir de nombreuses entreprises est menacé. Elles ne survivent que grâce aux aides de l’État et de la région (chômage partiel, PGE, fonds de solidarité…).
Difficultés de trésorerie
« 20 % des hôteliers indépendants parisiens Lire la suite >>
Source : Le Figaro