Les auteurs-compositeurs sont parmi les grands perdants de la crise. Leurs revenus, fortement dépendants du chiffre d’affaires des diffuseurs, vont s’effondrer.
Sans eux, pas de petit refrain qui vous trotte en tête pour le restant de la journée. Sans eux, pas de spectacle, pas de musiques de films, de séries TV, de jeux vidéo, pas de jingles publicitaires… Dans le champ de ruines de l’industrie culturelle, les auteurs-compositeurs sont parmi les premières victimes. Dominique Dalcan est de ceux-là. Des galères, ce musicien qui a remporté une Victoire de la musique en 2018, en a connues. « Mais là, pour moi comme pour beaucoup d’autres, c’est la double peine. » Non seulement ses spectacles ont été annulés, mais, à partir de la fin d’année, les droits d’auteur qu’il va toucher au titre de l’année 2020 vont se tarir. Deux années, au moins, de vaches maigres en perspective.
« Les droits d’auteur sont souvent réglés avec un décalage de six à neuf mois, d’où le fait que les effets de la crise vont se faire sentir une bonne partie de l’année prochaine », indique Jean-Noël Tronc, directeur général de la Sacem. Des droits qui risquent par ailleurs d’être ratiboisés par la récession. Les diffuseurs de musique – radios, télés, festivals, boîtes de nuit, restaurants, cafés… – ont bu la tasse. Seules les plateformes de streaming, comme Deezer ou Spotify, ont vu leurs abonnements progresser. Pas suffisant pour compenser la chute des autres. Or leurs versements à la Sacem représentent une fraction de leurs chiffres d’affaires ou de leurs revenus publicitaires. « En moyenne, les sommes que nous devrions reverser aux auteurs pourraient chuter de 25 à 30% », redoute Jean-Noël Tronc.
Source : lexpress.fr