Le monde de la musique française étant à l’arrêt depuis deux mois, nombreux sont les artistes qui ont réalisé des lives sur les réseaux sociaux. Même si cette solution a permis de garder un contact avec le public, elle a généré peu de revenus pour les artistes.
La semaine dernière, la Sacem a donc annoncé qu’elle allait mettre en place un système de rémunération de droits, une « rémunération exceptionnelle de droits d’auteurs spécialement adaptée à la diffusion des livestreams« . Jusque là, les seuls droits collectés par la SACEM concernaient la musique enregistrée.
Ainsi, faute de reconnaissance automatique du format par les plateformes, dès le 1er juin, les adhérents à la Sacem devront déclarer eux-mêmes les live musicaux qu’ils ont réalisé depuis le 15 mars – et pour l’heure jusqu’au mois de juillet.
La rémunération sera calculée à partir de deux critères : la durée du live, et le nombre de vues.
« On prend d’un côté des tarifs qui correspondent à ceux d’un concert gratuit dans une petite salle, et on vient y ajouter une notion d’exploitation web, où l’on utilise le nombre de vues« , explique Cécile Rap-Veber, directrice des licences, de l’international et des opérations de la Sacem. Concrètement, le livestream d’un seul titre sera rémunéré 10€ minimum, les streams inférieurs à 20 minutes seront payés 46,35€ et ceux de plus de 20 minutes 76€. Viendront s’y ajouter 0,001 euro par vue – en prenant en compte les replays, sur YouTube par exemple, comptabilisés chaque trimestre. La Sacem étant une société d’auteurs et de compositeurs, cette rémunération ne concernera pas les artistes interprètes.
Et pour après ? La Sacem songe à revoir les accords conclus avec Facebook et Google (qui ne concernent que la musique enregistrée), et à en conclure d’autres avec d’autres plateformes qui n’ont pas encore d’accord avec la Sacem (TikTok peut-être ?).