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Bilan mitigé pour les festivals d’été 2016

« Il y a eu une fréquentation exceptionnelle des festivals. Les Français étaient au rendez-vous, ils étaient là », a déclaré Audrey Azoulay, la Ministre de la Culture.

Pour cet été 2016, le bilan des festivals est très positif en terme de fréquentation, malgré les attentats de Nice le 14 juillet dernier, qui ont fait se renforcer les mesures de sécurité, et ont pu inquiéter les festivaliers. « Les gens ont besoin de ces moments-là pour respirer », explique Paul Fournier, président de la Fédération France Festivals. Et des têtes d’affiches comme les Insus (ex-Téléphone), Indochine ou Muse ont également ramené le public.

Ainsi, certains festivals comme Les Vieilles Charrues ont annoncé avoir battu leur record de fréquentation, avec 278 000 entrées pour quatre jours de festival.

Pour d’autres festivals, le bilan reste mitigé. Les Nuits de Fourvière à Lyon ont accueilli moins de spectateurs, avec 136 000 spectateurs cette année contre 191 000 en 2015, notamment à cause de la météo pluvieuse. Même constat pour Jazz à Vienne qui annonce avoir bien vendu ses billets, mais déplore une baisse de fréquentation du off, à cause de l’Euro 2016, qui avait lieu en même temps.

Ainsi, il est toujours difficile de rendre un festival rentable : budget sécurité augmenté (+40% selon le CNV), cachets des artistes qui explosent, offre importante de festivals en France… Ainsi, si les grosses machines s’en sortent bien, « certains festivals de taille moyenne ou petite, entre 10 000 et 6 000 spectateurs, rencontrent des difficultés » constate Paul Fourier.

L’économie des festivals est assez complexe et ambiguë en ce moment. « Il n’y a jamais eu autant de festivals, et ils connaissent un succès très fort. Et pour autant, il y a une fragilité économique assez dingue », a déclaré François Missonnier, fondateur de Rock en Seine. En octobre 2015, le CNV rappelait que les festivals concentraient 21% de la fréquentation des représentations payantes en France, une tendance à la hausse depuis quelques années.  

Et pourtant, la billetterie n’est pas toujours suffisamment rentable, et les festivals doivent trouver d’autres sources de financement, comme le merchandising, ou le mécénat. Le sponsoring est également devenu crucial aujourd’hui, avec l’aménagement de zones dédiées, moins intrusives pour les festivaliers, et plus valorisantes pour les marque. Il reste cependant moins accessible pour les plus petites manifestations, qui doivent d’abord trouver un modèle économique stable avant de se lancer dans la quête aux gros sous.

De plus, les festivals sont inquiets face à la baisse des subventions publiques, notamment des collectivités locales suite à la loi NOTRe. En France, le nombre de festivals aidés par l’Etat est passé de 342 à 175 en 10 ans.

Pour autant, les festivals ont un véritable impact économique sur leur territoire ; un aspect pas assez pris en compte par les pouvoirs publics. Dix festivals ont fait réalisé une étude sur ce sujet, dans leur région des Pays de la Loire. Résultat : ces festivals génèrent 50 millions d’euros de flux économiques en logement, nourriture, transports, loisirs, etc. Et pour développer cet atout, beaucoup de festivals réfléchissent à mettre en place des billets qui permettent d’accéder à des offres touristiques locales. Un moyen d’attirer de nouveaux publics et de pérenniser ses activités.

Crédit : DR

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