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[Interview] Ticketlib la jeune start-up de billetterie en ligne en pleine mutation : rencontre

Gilbert Nzeka nous dit tout sur les changements que connaît actuellement Ticketlib: déménagement à New York, rapprochement avec HGB Finance, nouvelles fonctionnalités offertes à ses clients…

 

MaGestionBilletterie : Il y a bientôt un an, Ticketlib a bougé son siège parisien vers New York. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de ce déménagement et en tirer un premier bilan ?

Gilbert Nzeka : Deux raisons ont motivé ce départ.

Dès le début de l’année 2013, nous étions capables de gérer les ventes de billets dans 5 devises. En Avril 2014, ce nombre est monté à 173 devises soit à peu près l’ensemble des devises en circulation. Nous avions remarqué qu’en l’espace de quelques mois, nos revenus en dollars US et Canadiens dépassaient nos revenus en Euro. Notre marché principal se situait donc là-bas.

D’autre part, nous avions pris du retard dans la structuration de notre offre sur un marché français de plus en plus concurrentiel ou les principaux protagonistes avaient du mal à coexister.

Lorsque nous avons eu l’opportunité de partir grâce à l’invitation d’une connaissance de mon associé qui venait de lancer un espace de co-working à NY, nous n’avons pas hésité. Nous avons demandé notre visa B1 pour découvrir la « Silicon Alley » de Manhattan, puis après quelques semaines, nous avons initié des démarches pour nous installer durablement.

MGB : Quelle est la différence (d’un point de vue pratique/quotidien) dans l’exercice de votre activité entre la France et les USA ?

GN : Premier point : les américains sont plus abordables. Cela ne signifie pas forcément que c’est plus facile de signer des contrats mais disons qu’ils sont totalement disponibles pour un premier rendez-vous. Ils écoutent le message avant de juger leurs interlocuteurs alors qu’en France on a tendance à toiser les jeunes startups. En France, même sur le marché relativement jeune de l’Internet, on préfère travailler avec des sociétés historiques du secteur.

Par exemple, à Paris lorsque je répondais à des appels d’offres publics, vous n’imaginez pas combien de fois on m’a répondu que ce serait difficile voire impossible car notre société n’avait pas plus de 5 ans d’existence. C’était bien souvent le seul argument motivant leur refus.

Aux USA, on ne fait pas attention à ces choses-là.

Second point : New York est une ville de medias et d’événements. On y vit bien, on y rencontre des gens sympathiques, dynamiques et d’horizons différents grâce aux divers meetup, hackathons et autres afterwork. On s’intègre très vite à la vie newyorkaise et comme il y a énormément de startups, les synergies sont plus faciles.

MGB : Comment vos clients et partenaires français ont-ils pris la nouvelle (du déménagement) ?

GN : La transition s’est faite naturellement en ajoutant les langues et les diverses devises. La majorité d’entre eux n’ont donc pas remarqué ce changement. Cela n’a pas été facile avec 5 de nos gros clients (principalement les appels d’offres que nous avions remporté) avec lesquels nous avions dû redoubler d’efforts pour leur faire admettre que la distance n’était pas un problème. Les plus récalcitrants ont essayé de basculer vers des concurrents, mais sont vite revenus car notre API était robuste, fiable et facile à implémenter.

MGB : Parlez-nous de votre rapprochement avec HGB Finance. Qu’est-ce que cela va apporter à Ticketlib ?

GN : Vouloir proposer une solution de billetterie en ligne au monde entier implique de pouvoir encaisser de l’argent dans toutes les devises et de pouvoir le redistribuer moins nos commissions partout dans le monde. La partie encaissement a été possible grâce à nos partenaires bancaires. Malheureusement, les banques se gavent sur les virements à l’étranger et nous avons dû trouver des partenaires entreprises avec des licences pour gérer les versements. Dans 99% des cas, nous n’avons aucun souci lors des reversements. Mais pour assurer un tel taux de fiabilité, nous sommes obligés de multiplier les partenariats. HGB Finance fait partie de ces sociétés inconnues du grand public qui propose des services financiers aux entreprises : comptes de transferts en devises, CB prépayées que l’on peut utiliser dans tous les distributeurs acceptant les Mastercard, etc.

Nous avons été séduits par leur offre de service et ils ont été séduits par les technologies que nous avions développés que ce soit contre la fraude sur Internet (pour bloquer notamment des attaques de fraudeurs provenant de pays comme la Pologne, le Maroc, la Russie et le Nigeria qui créent des comptes Ticketlib pour tester des numéros de CB volées et récupérer l’argent par virement) qu’au niveau des virements internationaux.
Ce rapprochement va permettre à Ticketlib de lancer dans les prochains mois de nombreuses offres. Je ne peux pas tout dévoiler ici mais la stratégie d’HGB FINANCE, dans les grandes lignes, est de pouvoir implémenter leurs diverses solutions au sein de notre plateforme et étendre leur marché. Par exemple, en intégrant leurs systèmes de cartes prépayées, dont j’ai parlé plus haut, au sein de notre plateforme, les organisateurs pourront accéder aux recettes de leurs billetteries “the next day” comme ils disent aux US. Les partenaires et clients de Ticketlib pourront également éditer des cartes (qui fonctionnent partout où le logo Mastercard est présent) pour divers collaborateurs et fixer des montants maximum (celui en charge d’acheter les boissons aura une carte avec un certain montant dessus, etc.).

MGB : Quels sont vos futurs projets pour les mois/années à venir?

GN : Concernant la société, le groupe communiquera dans les prochains mois sur sa stratégie.

Me concernant et concernant mon associé, depuis plusieurs semaines nous avons accompagné les équipes d’HGB dans la transition technique et organisationnelle du service. Nous n’étions déjà plus très présents dans le management de Ticketlib.  Nous quittons le domaine de la billetterie en ligne pour d’autres projets. Nous avons déjà réinvesti une partie de nos fonds propres dans une société Londonienne qui a vu le jour il y a deux mois : Nachos Ventures. Il s’agit d’une agence web et une startup studio. Ce type de structure n’est pas très présent en France mais au contraire très répandu dans les pays anglo-saxons. L’idée est de créer un espace favorable aux entrepreneurs. Tous les 3 mois, nous allons lancer un nouveau projet. Si l’idée prend, nous recruterons, à nos frais, une équipe pour en faire une société. Il faut savoir que des sociétés comme Uber ou Airbnb ont vu le jour comme cela. Nous travaillons déjà sur 2 projets. Une d’entre elle génère déjà des revenus. La seconde va prendre plus de temps à générer des profits car il s’agit d’un projet hardware.

MGB : Quels sont vos ambitions et comment voyez-vous évoluer Ticketlib ?

GN : La billetterie en ligne est un secteur où il y aura toujours possibilité d’innover. C’est un marché qui va continuer à croître car il y aura toujours des offres culturelles à proposer. J’espère que Ticketlib va continuer à s’imposer sur la scène internationale et francophone. Nous faisons entièrement confiance à la nouvelle équipe.

MGB : Pour finir, pouvez nous en dire plus sur les nouvelles fonctionnalités de Ticketlib notamment la possibilité de mailing aux participants avant l’événement ?

GN : L’idée de base derrière l’outil de mailing était que nous ne voulions plus que nos clients passent de Ticketlib à Mailchimp ou Mad Mimi pour communiquer avec les participants. Nous souhaitions vraiment que les newsletters qu’ils envoient à leurs clients soient envoyées depuis Ticketlib. Nous avons donc développé un véritable outil de newsletter avec templates HTML, outils de tracking, etc.

Lors des développements, nous nous sommes aperçus que nous pouvions également rajouter la possibilité d’envoyer des newsletters/messages par SMS. Avec cet outil, nos clients vont pouvoir envoyer des mails à leurs participants pour leurs prochains événements ou encore les avertir de l’annulation ou du changement d’adresse.

Nous avons également rajouté les formulaires personnalisés qui avaient disparu quelques semaines de Ticketlib ainsi que la possibilité de rajouter des vidéos/musiques depuis Youtube, Soundcloud et une dizaine de sites de partages.
Le groupe devait également annoncer le paiement par Bitcoin et j’espère que d’ici le début de l’année, Ticketlib pourra stabiliser ce mode de paiement.
Crédit : Ticketlib

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