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Entreprendre dans le secteur culturel ; solutions et accompagnement

Le 25 juin dernier, le rapport sur le développement de l’entrepreneuriat dans le secteur culturel en France, rédigé par Steven Hearn, fondateur du groupe Scintillo a été remis aux ministères de la Culture, et de l’Économie, du Redressement Productif et du Numérique.

Aurélie Fillippetti explique que « la culture, ce n’est pas que de l’économie, mais c’est aussi de l’économie. C’est un investissement d’avenir ».

Le secteur représente 3,2% du PIB brut national, et 2,5% de l’emploi national. Au niveau mondial, la France est reconnue pour son exception culturelle et la densité territoriale de ses équipements et acteurs culturels.

Cependant, le secteur est empreint d’une dynamique associative, financée par les subventions publiques. Il existe près de 200 000 entreprises culturelles et elles doivent être reconnues comme des acteurs économiques à part entière.

Cependant, la dichotomie culture et économie est encore trop présente.

Si ces dernières années, le secteur de la culture s’est professionnalisé, la recherche du profit n’est pas une motivation prioritaire pour les entrepreneurs dans le secteur de la culture.

De plus, le financement de ces entreprises reste difficile : les banques sont méfiantes, les entrepreneurs font preuve d’une mauvaise gestion, et n’envisagent que le mécénat et les subventions comme moyen de financement. Cependant, le crowdfunding trouve un écho favorable pour les modes projet, en permettant l’implication du public et une propagation virale.

Enfin, le secteur culturel se méfie de l’entrepreneuriat triomphant qui génère de bénéfices financiers, et continue de défendre l’idée que la culture n’est pas une marchandise.

Ce rapport a permis d’identifier les freins à la création et la pérennité des entreprises culturelles, et apportent des recommandations pour permettre le développement dans ce secteur.

« Culture et entreprise ne sont pas antinomiques et ne l’ont jamais été », argumente Steven Hearn.

Une convention entre la BPI (Banque Publique d’Investissement) et l’Ifcic doit être signée pour expertiser des projets relevant de la culture, et sera destinée à l’amorçage de ces entreprises.

Aurélie Fillippetti a également promis la création d’une assemblée des entrepreneurs culturels, sous l’égide des ministères de la Culture et de l’Economie.

De plus, les entreprises doivent être intégrées dans le champ de l’économie sociale et solidaire, avec l’adoption de la loi ESS le 21 juillet prochain. La création du label ESS permettra aux entreprises de faciliter leur transition du modèle associatif vers le modèle entrepreneurial en accédant aux financements consacrés.

Enfin, les regroupements d’acteurs économiques seront encouragés, avec la création de systèmes d’incubation, pour rendre possible le développement des entreprises du secteur culturel. Le site entreprendre-culture.fr,  permet de trouver les acteurs de l’accompagnement à l’entrepreneuriat culturel selon le type d’accompagnement proposé et le champ disciplinaire. Cette plateforme de ressources, vecteur de communication, doit être renforcée pour valoriser l’entrepreneuriat culturel.

Les acteurs doivent se mobiliser ensemble autour de la culture pour entreprendre. Ce secteur, porteur économiquement parlant, peut se développer tout en conservant les valeurs éthiques attachées à la culture.

Les acteurs situés le long de la chaîne de la billetterie sont également appelés à se concerter, et à travailler ensemble pour dégager de nouvelles pratiques et du soutien aux jeunes pousses du secteur.

Crédit : DR

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