Le 19 mai, salles et expositions rouvriront après plus de six mois d’arrêt. Cela représente une perspective, mais il subsiste encore beaucoup d’incertitudes.
Editorial. La culture a enfin un horizon. Le 19 mai, les salles de cinéma et de spectacle, les théâtres, les musées et les monuments rouvriront leurs portes au public après plus de six mois d’arrêt. Ce déconfinement tant attendu des lieux de culture, annoncé par Emmanuel Macron le 29 avril, constitue une vraie renaissance pour les professionnels et les spectateurs.
Après une année 2020 marquée par l’annulation des festivals, des expositions, et le report de nombreux films et spectacles, après des mois de promesses trop souvent retardées, l’été culturel va tenter de retrouver son cours. Les artistes vont enfin jouer devant un public et non plus derrière des écrans ; les villes et les territoires vont retrouver les manifestations et les festivals sur lesquels ils ont bâti leur attractivité, leur identité et leur réussite économique ; enfin, des milliers d’intermittents, de techniciens, musiciens et comédiens, vont revivre leur passion.
Ces perspectives comportent toutefois leur lot d’incertitudes. D’abord, les espoirs pourraient vite être douchés dans certaines zones, en raison des conditions posées à la réouverture : taux d’incidence, saturation des services de réanimation. En Ile-de-France et en région PACA, pour l’instant, ces conditions sont loin d’être réunies, et rien ne dit qu’elles le seront le 19 mai. L’embellie attendue dépendra aussi des précisions à venir sur les jauges : certains musées ou salles de spectacle dépendant de leur billetterie renonceront à ouvrir s’ils ne peuvent recevoir assez de public pour couvrir leurs frais. Les promesses estivales dépendent encore des aléas du printemps.
Renouer les liens
Il s’agira ensuite de retisser des liens avec un public sevré depuis des mois. L’impatience de renouer avec le spectacle vivant l’emportera-t-elle ? Ou, au contraire, le public, habitué ces derniers mois aux écrans individuels et aux offres innombrables des plates-formes numériques, va-il hésiter à se réunir derrière des masques et à bonne distance, alors que le virus circule encore ? L’accentuation de la fracture entre les pratiques patrimoniales et numériques de la culture est un risque qu’il ne faut pas écarter. Lire la suite >>
Source : Le Monde