Le 20 mars 2020, alors que presque tous les pays avaient annoncé la mise en place d’un confinement, l’action de Live Nation chutait à son plus bas niveau en quelques jours pour atteindre 33,97$. Depuis un an, l’action a néanmoins repris des couleurs et n’a cessé d’augmenter, malgré les nouveaux confinements ou mesures restrictives empêchant la tenue de concerts ou de festivals. Le 06 avril, l’action de Live Nation s’affichait à 88,93$ à la fermeture de la bourse de New York.
Qu’est-ce qui peut expliquer cette belle remontée, alors même que Live Nation a annoncé plusieurs annulations de festivals en Europe, un chiffre d’affaires en chute de 88% en 2020 et que son CEO, Michael Rapino, prévoit un retour à la normale seulement en 2022 ?
Car une politique de réduction des coûts efficiente, des investissements sur le long-terme par Live Nation avec le développement de logiciels de billetterie adaptée à la reprise et l’acquisition de Veeps dans le livestream, ne sont pas les seules raisons;
Selon plusieurs experts, c’est le monopole de Live Nation qui permet d’inspirer confiance. C’est parce que la société est le leader incontesté de l’organisation de concerts aux Etats-Unis et le plus grand vendeur de billets dans le pays qu’il peut résister financièrement à l’arrêt total de l’industrie de la musique live. Et paradoxalement, l’arrêt des concerts ne fait que renforcer la position de monopole de Live Nation, alors que la concurrence indépendante a de plus en plus de mal à survivre.
“En d’autres termes, le cours des actions de Live Nation pourrait être élevé non pas parce que la société gagne de l’argent actuellement, mais parce que sa domination bloque la voie pour de nouveaux entrants sur le marché.”, explique Pitchfork.
Reste à savoir si cette position de monopole sur le marché américain continuera, alors que le nouveau président Joe Biden vient juste d’annoncer la nomination de Lina Khan au sein de l’Autorité de la Concurrence : une juriste bien connue pour être ses positions très critiques à l’égard des monopoles, que Le Point surnomme “tueuse de GAFA.”