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[Presse] Avenir bouché pour l’assurance spectacle

L’absence de perspectives de réouverture des salles de spectacle plonge toute une filière dans une totale incertitude. Une économie à l’arrêt qui fragilise les assureurs et les courtiers de l’événementiel.

Le 21 janvier 2020. l’Organisation mondiale de la santé (OMS) évo­que le Covid-19… C’est à cette date aussi que tous les assureurs vont exclure le risque pandémique de leurs couvertures. C’est ainsi que les contrats conclus à partir du mois de février 2020 ne couvriront pas les aléas liés au Covid-19 ni ses conséquences, qu’elles soient directes ou indirectes. Mais qu’en est-il des contrats conclus avant cette date ? Pour l’assurance annulation spectacle, sport et divertissement, ces contrats sont nombreux. « Il faut bien avoir à l’esprit que les événements que nous assurons s’organisent sur le temps long. La couverture assurantielle d’un événement sportif se décide quinze à dix-huit mois avant l’occurrence de celui-ci », explique Jean-François Rebut, directeur adjoint du département Sport Événements chez Verspieren.

De + 50 à 100 % L’augmentation des prix de certaines classes de risque

Les deux faces de l’annulation

En assurance annulation spectacle, il est important de distinguer l’assurance billetterie à destination des particuliers, de l’assurance événements à destination des professionnels, producteurs de spectacles et fédérations sportives. Pour les acteurs du marché spécialistes de l’assurance billetterie, à l’instar du jeune assureur Seyna, l’année 2020 n’a pas été catastrophique. De fait, cette assurance ne couvre pas l’annulation d’un concert mais le souscripteur particulier s’il se trouve – à titre individuel – empêché de se rendre à l’événement. Sur ce type de produit, les sinistres n’ont donc pas particulièrement augmenté en 2020 : cependant, « le volume de vente a été très en deçà de celui escompté », concède Jean Nicolini, cofondateur de l’assureur Seyna en charge notamment de l’actuariat.

L’année a été plus difficile encore pour les assureurs spécialisés en assurance annulation divertissement à destination des professionnels. Pour certains d’entre eux, sur douze mois glissants, le rapport sinistre sur prime a atteint les 400 %, tandis qu’en temps normal celui-ci ne dépassait que rarement les 15 %. C’est le cas de Phenomen, qui, depuis vingt ans en France, via le Lloyd’s, assure événements et productions. « Avant fin janvier 2020, le risque pandémique n’était pas connu. Il n’était donc pas exclu de nos contrats. Tous les événements assurés avant la fin du mois de janvier 2020 comprenaient une couverture épidémie », se souvient Gérald Beyrand, PDG de Phenomen qui a payé 25 M€ de couverture auprès de ses clients pour le seul premier semestre 2020 (dont plus de 10 M€ pour un seul sinistre).

« Tous les contrats souscrits avant janvier 2020 ont été concernés par l’assurance annulation. Nous sommes parvenus à respecter tous nos engagements. Les paiements ont été réalisés dans les trois mois suivant l’annulation », précise Gérald Beyrand, qui se dit confiant pour l’avenir, la réputation de Phenomen n’ayant pas souffert au cours de cette crise. « Il faut bien avoir à l’esprit que pour bon nombre de nos clients, la situation était très critique, voire catastrophique. En clair, sans paiement de la couverture, certains acteurs du sport auraient pu disparaître. En payant nos clients, nous les avons fidélisés pour de nombreuses années », abonde Jean-François Rebut.

À titre d’exemple, Verspieren accompagnait les championnats d’Euro­pe d’athlétisme qui, en 2020, devaient se tenir au stade parisien Charléty, mais n’ont pas eu lieu (contrat d’assurance souscrit avant fin janvier 2020). « Dès le 17 mars, nous savions que l’événement ne pourrait pas avoir lieu. Nous avons tout mis en œuvre afin que notre client soit payé en quelques mois », poursuit Jean-François Rebut. Lire la suite >>

Source : Argus de l’assurance

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