Face à une crise sanitaire qui s’éternise, deux comédiennes ont retroussé leurs manches : depuis bientôt deux mois, Roberta Paolini et Marica Mastromarino ont ouvert leur Teatro Delivery. Et ça marche. Une réponse artistique et politique à la fermeture des lieux culturels.
Répondre à la crise sanitaire en réaffirmant la fonction fondamentale de l’art : soigner et nourrir. C’est le mot d’ordre du comédien italien Ippolito Chiarello, qui a lancé la version « delivery » de son Barbonaggio Teatrale, en novembre 2020, appelant toute la profession à créer partout des Unités spéciales de continuité artistique (Usca) pour faire face à la fermeture des théâtres (1). Premières à répondre présent, les comédiennes Roberta Paolini et Marica Mastromarino ont ouvert leur Teatro Delivery le 6 décembre à Milan. Telles des messagères d’un nouveau genre, elles sillonnent la ville à vélo pour livrer à domicile ce qu’elles appellent leurs « pilules de théâtre ». Avec un vif succès. Rencontre.
Pourquoi vous être lancées dans cette aventure de « livraison » du théâtre à domicile ?
Roberta Paolini : Pour respirer à nouveau. Face à l’annulation de mes spectacles à partir du premier confinement, et ne voyant pas venir le bout du tunnel, je n’arrivais plus à créer, oscillant entre espoir et désespoir. Pendant la brève réouverture, du 15 juin au 26 octobre, je n’ai fait que cinq ou six spectacles, et il était prévu que je joue avec le comédien Ippolito Chiarello à Mantoue en novembre. Lorsqu’il a lancé son appel, je l’ai rejoint illico et j’ai proposé à Marica de monter ensemble une Usca. Quand nous l’avons effectivement démarrée, c’était comme émerger d’une très longue période d’apnée. Lire la suite >>
Source : Télérama