Selon une information du Figaro parue jeudi 10 décembre, le gérant de Shotgun aurait été placé en garde à vue pour mise en danger de la vie d’autrui. Il aurait ainsi été interpellé suite à l’organisation d’une “rave sauvage” qui aurait eu lieu à la Courneuve en septembre dernier. L’organisateur de la soirée et une autre personne, non identifiée, auraient également été placés en garde en vue selon l’article. En effet, le 27 septembre dernier, la police de la Courneuve a découvert qu’une soirée se tenait dans un hangar désaffecté, à laquelle plus de 800 personnes participaient. L’organisateur aurait utilisé le logiciel Shotgun pour mettre en vente des billets entre 10 et 20 euros. « Après s’être acquitté du droit d’entrée, le fêtard, qui a laissé son adresse mail, reçoit un message qui donne l’heure et les coordonnées GPS où se tient l’événement, explique-t-on au commissariat de la Courneuve. Pour ne pas éveiller les soupçons, les gens étaient invités à venir seuls ou en tout petits groupes. » Des videurs et hôtesses auraient accueilli les fêtards pour les mener jusqu’au lieu de la fête, complètement aménagé en boîte de nuit.
Suite à cet article du Figaro, Shotgun s’est adressé en exclusivité à MGBmag.fr. Dans un communiqué que nous avons reçu, l’entreprise a expliqué que le gérant avait été entendu par la Police de la Courneuve ces précédents jours “afin d’expliquer la nature de [leur] activité, qui ne semblait pas avoir été comprise”, et clarifier le rôle de “plateforme neutre de mise en vente, et non de producteur ou d’organisateur d’événement” de Shotgun. L’entreprise commercialise une plateforme SaaS de billetterie, opérant sous le régime transparent, qui permet à toute organisation de créer et de vendre des billets sans intervention de Shotgun, “dans le strict respect des règles de cette activité.”
Contacté par téléphone par la rédaction, un porte-parole de Shotgun a précisé qu’aucun membre de son équipe n’avait été arrêté. Une information que nous confirmons ayant eu accès au document de convocation, contrairement à ce qui a été avancé par le Figaro. “Nous avons reçu une convocation pour complicité de mise en danger de la vie d’autrui” du commissariat de la Courneuve, à laquelle le président de Shotgun s’est rendue. “Pour sécuriser l’audition, elle a été placée sous le régime de la garde à vue, mais il n’y a pas eu d’arrestation.”
Pendant cette audition, Shotgun déclare donc avoir fourni des explications sur le rôle de chacun, et précisé ne pas être organisateur d’événements. Pour expliquer l’utilisation malveillante de sa plateforme, Shotgun précise dans son communiqué que “plusieurs comptes d’organisateurs se créent ainsi tous les jours“ sur la plateforme “en remplissant toutes les informations légales exigées par la loi.” Le porte-parole de Shotgun a aussi précisé à la rédaction que “le fonctionnement autonome de notre plateforme” et le volume de transaction n’ont pas pu alerter les équipes : “nous ne sommes pas surpris quand 300 billets se vendent sur 2 semaines pour un événement, ça ne change rien à notre courbe de vente actuelle.”
Par ailleurs, les organisateurs de cet événement auraient utilisé de manière “détournée” les outils de Shotgun, afin de “dissimuler ces mises en ventes”. “Sur la plateforme, l’événement mis en cause s’appelait ’Soutiens’, vendait des T-shirts pour soutenir un collectif, et nous avons noté une absence d’adresse et des changements de dates.” Au lieu de ça, les organisateurs auraient envoyé par mail et sms les coordonnées de l’événement aux acheteurs de T-shirts.
Suite à cette information, Shotgun annonce le renforcement de ses outils de détection de mises en vente anormales, et a indiqué que “de manière préventive, toutes les demandes de création d’événement avec une date antérieure au 1 avril sont bloquées.” L’entreprise précise par ailleurs que ces transactions concernées représentent une part infime du volume de transaction total (moins de 0,1% des ventes sur l’année et moins de 2% des ventes du mois concernés).
Tous ces éléments ont été rapportés et expliqués “aux autorités compétentes, dans un esprit constructif.” “Nous avons senti une volonté légitime de la part des autorités de vouloir frapper fort sur ces événements illégaux et ils ont convoqué tout le monde. La billetterie est dans ce cas hyper visible et ce qui a mené à la confusion des rôles.”
La rédaction de MGBmag.fr tient à préciser que toutes les personnes impliquées dans cette affaire bénéficient de la présomption d’innocence.