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[Presse] Face à la crise sanitaire, « beaucoup d’artistes et musiciens pensent à arrêter leur carrière »

Entretien |La cérémonie des Grands Prix Sacem n’a pas eu lieu ce lundi. La société chargée de redistribuer les droits des artistes l’a annulée pour faire des économies et appelle à soutenir la scène française, à l’arrêt depuis neuf mois à cause du Covid. Son directeur général, Jean-Noël Tronc, s’explique.

Depuis mars à cause de la crise sanitaire, quasiment plus aucun concert n’a lieu… Aucune tournée, aucun spectacle, aucun enregistrement de nouveaux disques et la reprise n’est pas encore pour demain. L’ensemble de la filière est dans une situation « catastrophique » et jamais vue estime le directeur général de la Sacem, Jean-Noël Tronc, invité de notre journal de 12h30 ce lundi 7 décembre et qui nous a accordé un peu plus de temps à l’issue de son passage en direct. La Société des artistes, compositeurs et éditeurs de musique a aussi annulé sa soirée de remise des Grands Prix Sacem initialement prévue le soir même au théâtre du Châtelet. Pas en raison des restrictions sanitaires mais tout simplement pour faire des économies.

Quelle est l’ampleur de la crise dans la filière musicale ?

Le secteur représente 240 000 emplois en France et génère à peu près 8 milliards d’euros. On estime que cette crise va entraîner la perte d’environ la moitié des revenus de la filière musicale française pour la période du Covid. Au sein de cette filière, certains métiers sont très connus : les artistes interprètes, on pense aux maisons de disques, aux salles de spectacle… Mais on oublie le premier maillon de la chaîne créative, ceux qui fabriquent la musique : les auteurs, les compositeurs et leurs partenaires que sont les éditeurs de musique. La Sacem les représente, nous sommes leur société : une entreprise privée à but non lucratif. Et comme notre société ne fait pas de profit, nous n’avons pas de réserves financières, nous n’avons pas d’actionnaires pour amortir le choc. La chute des collectes en droits d’auteur est liée au fait que les commerces sont fermés, les festivals annulés, que les ventes de disques ont baissé… Et cet effondrement entraîne une crise très grave pour la société elle-même, qui va avoir un déficit d’exploitation d’à peu près 30%. 

En conséquence, les droits d’auteur de nos sociétaires vont baisser drastiquement du fait de la crise et l’impact se fera ressentir essentiellement en 2021, risquant de se prolonger en 2022. D’où le cri d’alarme que nous lançons : beaucoup d’aides ont été mobilisées mais très peu portent aujourd’hui sur l’indispensable compensation des pertes de revenus pour des individus comme les artistes et auteurs ou pour des entreprises comme les éditeurs de musique.

Le reconfinement est particulièrement dur ?

L’impact économique est prolongé bien évidemment mais avec un risque exponentiel, parce que beaucoup d’auteurs et compositeurs financent eux-mêmes leur travail et ne sont rémunérés qu’une fois leur œuvre diffusée. Lire la suite >>

Source : France Culture

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