Drôle d’épopée pour le pass Culture. La phase de test a été lancée en grande pompe dans 14 départements depuis juin 2019. Et depuis ?
Pas franchement adopté par les acteurs du spectacle ou des loisirs, ce budget de 500 euros pour la culture n’a pas non plus remporté un franc succès auprès des Français de 18 ans. Selon les derniers chiffres, 93 000 jeunes sur les 135 000 concernés ont activé leur pass. Et certains régions ont vu le taux d’adoption ne pas dépasser les 40%. Peut-être que le Pass culture reste encore trop peu connu des jeunes ? L’agence Havas doit lancer une grande campagne de communication.
Côté dépenses, le pass Culture sert d’abord à acheter des livres, puis de la musique, réparti entre des abonnements à Deezer et des billets de concerts ou de festival (sans plus de détails sur la partie billetterie notamment). Le théâtre, les musées et la presse restent marginaux.
Et le plus gros point noir peut-être du pass Culture : en moyenne, les jeunes dépensent seulement 120€ sur le budget de 500€ dont ils disposent. Damien Cuier, président de la SAS Pass culture et Isabelle Giordano, présidente du comité stratégique, révèlent ainsi au monde que cette somme est “sans doute trop élevée” et pourrait être réévaluée autour de 300 à 350 euros.
Le gouvernement en est conscient, le bilan est nuancé. “Il reste fort à faire pour y apporter des améliorations et un meilleur accompagnement des jeunes dans leurs parcours culturel.” Roselyne Bachelot a également déploré “des fragilités” dans ce dispositif. L’un des premiers arguments de la mise en place de ce pass Culture était la diversification des pratiques et le combat contre les inégalités d’accès. Nous en sommes loin du compte pour l’instant.
Enfin, à quand le déploiement sur toute la France ? “Le généralisation est suspendue à de nombreux enjeux” selon l’Elysée. Améliorations technologique, juridique mais surtout budgétaire sont au programme. Il était prévu que des mécènes rejoignent l’aventure pour financer de moitié les 400 millions d’euros que le Pass Culture allait coûter : pour l’instant, ces financeurs ne se bousculent pas au portillon.
A suivre…
Source: Le Monde