Si le gouvernement français a eu du mal à réagir pour soutenir le secteur culturel, touché par la crise, ses aides risquent de se révéler insuffisantes, alerte ce quotidien allemand.
Quand Robert de Niro, Madonna, Cate Blanchett et deux cents autres stars internationales ont signé l’appel lancé par Juliette Binoche et l’astrophysicien français Aurélien Barrau, appel intitulé “Non à un retour à la normale”, la scène culturelle française a dû se sentir rassurée quant à sa fonction de modèle mondial sur les questions d’avenir. La fin du confinement pour cause de coronavirus devrait être annonciatrice d’une société nouvelle, écologiquement viable, voilà ce que réclament les artistes.
Mais quand, le même jour, le président Emmanuel Macron, dans son intervention sur le rôle de la culture en ces temps de pandémie, a déclaré que les artistes au chômage pouvaient se rendre utiles dans les colonies de vacances, il a mis en lumière la contradiction de la culture française, qui va du clinquant à la misère.
Son rôle futur est-il de proposer de nouveaux modèles de pensée, ou plutôt de se charger d’un travail social à la lisière d’un modèle de civilisation sans autre option ?
La riposte du monde de la culture
Le festival d’Avignon est annulé, tout comme celui de Cannes, les grands musées sont toujours fermés. Les théâtres et les cinémas vont eux aussi le rester dans un avenir prévisible, l’existence même d’innombrables institutions culturelles est menacée.
Si les arts du spectacle semblent ne plus devoir jouer aucun rôle aux yeux de la classe politique française, le milieu est convaincu que la faute en incombe avant tout au Premier ministre, Édouard Philippe. C’est lui qui aurait tout bonnement oublié la culture dans son communiqué sur le plan de sortie du régime strict de confinement.
En riposte, le monde de la culture a diffusé une lettre ouverte signée par des personnalités prestigieuses. Il y était en particulier exigé que les prestations destinées aux intermittents du spectacle soient maintenues l’an prochain. Ces derniers seraient plus de 300 000, et une grande partie d’entre eux travaille entre autres pour tous les festivals de l’été, aujourd’hui annulés. Cela devrait normalement compromettre le versement futur de leurs indemnités.
“Imagination”
Macron a répondu à cet appel à une réglementation d’exception : en ces temps difficiles, artistes et techniciens ne seront pas condamnés à la ruine. Dans des déclarations quelque peu […] Lire la suite >>
Source : Courrier International