Franck Riester est sur la sellette. Mais, qu’il soit remplacé ou non, la problématique est plus large : comment être ministre de la Culture sous Emmanuel Macron, alors que le couple présidentiel s’est emparé du sujet, confiant toute une série de missions à des proches, quitte à ne laisser que des miettes au titulaire du poste ?
Qui peut imaginer le calvaire d’un locataire de la Rue de Valois sous Emmanuel Macron ? Pour en prendre la mesure, il faut visionner cette séquence effarante mais très éclairante qui date du 6 mai, cinq jours avant la date officielle de déconfinement. Ce jour-là, le chef de l’État a rendez-vous, en visioconférence, avec un ensemble d’acteurs du monde de la culture. Pas des représentants syndicaux, mais quelques têtes d’affiche, comme la chanteuse Catherine Ringer, l’actrice Sandrine Kiberlain, les réalisateurs Éric Toledano ou Olivier Nakache…
À l’issue de la rencontre, le président de la République se laisse filmer, bras de chemise retroussés. Il s’anime, « à tu et à toi » avec les artistes, il appelle l’interprète des Rita Mitsouko « Catherine ». Explique – formule qui fera florès – qu’on entre « dans une période où il faut enfourcher le tigre ». L’invraisemblable show s’étire plus de vingt-cinq minutes durant sur les chaînes d’infos. Aux côtés du président, la secrétaire générale adjointe de l’Élysée, Anne de Bayser, sa conseillère culture, Rima Abdul-Malak, mais également Franck Riester, qui oscille entre amusement et fébrilité. La caméra le filme en train de prendre des notes à toute vitesse : il doit tenir un point presse à l’issue de la rencontre. L’image s’inscrit sur les rétines et dans les esprits : le président survolté a mis en scène l’impuissance de son… Lire la suite >>
Source : Marianne