La filière culturelle qui représente 1,3 million d’emplois attend beaucoup des nouvelles mesures de déconfinement qu’annoncera ce jeudi le Premier ministre. La Covid-19 oblige le président de la République à reconsidérer sa politique culturelle. Cet amoureux des arts et des lettres a déçu.
« Monsieur le président de la République, n’oubliez pas le livre ! » Le week-end dernier encore, plus de 600 professionnels du livre demandaient à Emmanuel Macron des mesures d’urgence pour faire face à la crise sanitaire. A commencer par son ancienne ministre de la Culture, Françoise Nyssen ! L’ensemble des secteurs culturels vivent une catastrophe sans précédent. Les pertes se chiffrent déjà en milliards d’euros pour les deux mois de confinement tous arts et industries confondus. Au-delà des conséquences financières, les liens entre les artistes et les Français sont interrogés ainsi que la place et le rôle d’une politique culturelle dans une société désormais entrée sous le régime de la récession. Emmanuel Macron tente de reprendre pied dans ce territoire peu marqué depuis le début du quinquennat.
Emmanuel Macron, un homme érudit, sensible à la langue et amoureux du « jeu »
Pendant le confinement, Emmanuel Macron s’est replongée dans Les Mémoires d’outre-tombe de François-René de Châteaubriand, a découvert le dernier roman de Leïla Slimani, Le pays des autres, et relu L’affaire Vargas de Fernando Pessoa indique-t-on à l’Elysée. La littérature a toujours été un réflexe pour le chef de l’Etat, qui, depuis l’âge de 5 ans, grâce à sa grand-mère « Manette », côtoie les plus grands auteurs. « J’ai appris chez Colette ce qu’est un chat, ou une fleur, et chez Giono, le vent froid de la Provence et la vérité des caractères. Gide et Cocteau étaient mes compagnons irremplaçables » raconte-t-il dans son livre programmatique Révolution (XO Editions, 2016). La fréquentation de ces écrivains mais aussi des poètes, comme René Char ou Paul Eluard, sont source d’émotions et nourriront même un désir d’écriture qu’Emmanuel Macron traduira dans un roman jamais publié sur le conquistador espagnol Hernán Cortés. Le futur chef de l’Etat est alors en classe préparatoire lettres et sciences sociales, envoyé dans un prestigieux lycée parisien par sa famille pour lui faire oublier celle qui est encore Brigitte Auzière, sa professeure de lycée à Amiens.
Avec la philosophie qu’il découvre d’abord avec ses parents, tous deux médecins, puis à l’université de Nanterre après avoir raté « Normale sup' » au côté de celui qui restera son maître, Paul Ricoeur, Emmanuel Macron a deux passions : le piano et l’art dramatique. Son goût du théâtre est indissociable de sa rencontre avec sa future femme, qui le fera jouer pour la première fois au lycée Jésuite La Providence d’Amiens Lire la suite >>
Source : France Culture