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Covid-19

Annulation d’événements : les assurances peinent à assurer

Avec l’annulation de tous “les grands événements” et des lieux rassemblant du public jusqu’à la mi-juillet, le rôle des assurances devient prédominant aujourd’hui.

Quand le Hellfest a annoncé officiellement son annulation, le communiqué de presse du festival a largement mentionné l’assurance Abinglia, qui a refusé de couvrir l’annulation “sous prétexte que ce “type” de pandémie ne rentrait pas dans les termes de notre police d’assurance”. 

Et l’enjeu porte sur le type de virus, puisque le cas de force majeure n’a pas été reconnu par l’Etat. Tous les contrats qui comportent des garanties sur des risques épidémiques, et souscrits avant le 30 janvier (date de reconnaissance de l’épidémie par l’OMS) sont valables. Ceux souscrits après mentionnent, sauf exception, que l’annulation n’est pas garantie en cas d’épidémie mondiale de type COVID-19. 

Dans le cas du Hellfest, le festival a souscrit le contrat le 17 décembre dernier, avant l’apparition du COVID-19. Ce contrat exclue dans ses clauses les pertes dues à une épidémie de “de pneumonie atypique (SRAS : syndrome respiratoire aigu sévère)”. Pour le Hellfest, le COVID-19 ne rentre pas dans cette case, pour l’assurance si : “le nom du Covid est le SRAS-Covid-2”. Cette clause fait débat des deux côtés

D’autres festivals ou événements sont également concernés par des clauses d’assurances excluantes ou par le défaut des assurances. Gérard Drouot Productions, interrogé par RTL, a également indiqué que son assureur Areas avait carrément rompu le contrat d’assurance après les premières annulations. Du côté de l’Atelier Théâtre Actuel, acteur majeur du Festival OFF d’Avignon, la déclaration des sinistres et la récupération des garanties s’annoncent difficiles. Les gérants ont déclaré à franceinfo : “Les assureurs nous ont déjà dit que non, ils ne couvriront pas les annulations dues au coronavirus, puisque selon eux, ce n’est pas inscrit dans le contrat, ce n’est pas un cas de force majeure. Nous ne sommes pas d’accord, mais il est peu probable que nous gagnons face à eux… Ensuite, il y a l’assurance de notre propre théâtre à Avignon, et là, on est en pleine négociation avec eux.  

Un élément repris déjà par le gouvernement. Lors de son allocution le 13 avril, Emmanuel Macron a déclaré : « Les assurances doivent être au rendez-vous de cette mobilisation économique. J’y serai attentif. » 

Mais du côté des assureurs, les choses se compliquent. “En France les pertes d’exploitation liées à la pandémie se chiffrent à près de 60 milliards, c’est-à-dire plus que les fonds propres des assureurs” a déclaré Florence Lustman, présidente de la Fédération Française de l’Assurance, au Figaro. Plusieurs assureurs ont annoncé une participation de 200, puis 400 millions d’euros au fonds de solidarité pour les entreprises, créé par le gouvernement. Un groupe de travail associant les assureurs et le ministère des finances doit être lancé depuis quelques jours afin d’engager une réflexion de fonds pour la prochaine épidémie. 

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