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Covid-19

Quel avenir pour les assurances annulations ?

Malgré les calendriers sportifs, le tournoi de tennis de Wimbledon a annulé leur édition 2020. Pas de report pour ce tournoi, grâce aux assurances prises par les organisateurs, qui permettent de couvrir l’annulation en cas de pandémie internationale.

Malgré des retombées économiques en moins et des difficultés budgétaires à prévoir, Richard Lewis, directeur général de Wimbledon, a expliqué au Guardian : « Nous avons la chance d’avoir une assurance. Les assureurs, les courtiers et toutes les personnes impliquées ont été des partenaires excellentes pour le moment, mais il reste encore beaucoup de travail à faire. L’assurance aidera à protéger l’excédent dans une large mesure. Les détails et le chiffre ne seront probablement pas connus avant des mois.”

Selon Darren Rovell, le tournoi Wimbledon paye une assurance à plus de 2 millions de dollars par an, depuis 17 ans (après l’apparition du SRAS en 2002), et recevra pour l’annulation de cette édition, 141 millions de dollars. 

Et c’est bien un des enjeux de cette crise, qui va accentuer les inégalités entre les producteurs d’événements : ceux et celles qui auront pu souscrire à une assurance annulation, au bon moment et qui couvre ce type d’annulation pourront s’en sortir. Pour d’autres, on peut s’attendre à des litiges voire une perte complète de revenus… 

Lors de l’incertitude face au report ou à l’annulation des Jeux de Tokyo 2020, la question de l’assurance s’est évidemment posée pour l’événement et de manière plus générale. Interrogé par les Echos, Patrick Vajda, expert en risques et assurance du sport chez Siaci Saint Honoré avait expliqué : « La capacité du marché mondial de l’assurance annulation plafonne aux alentours de 1 à 1,5 milliard de dollars [montant total des couvertures accordées par l’ensemble des assureurs de la planète sur un événement unique, NDLR], c’est un tout petit marché. […] Je pense qu’un assureur sur trois actif sur ce segment ne va plus proposer d’assurer l’annulation et que le montant total des couvertures accordées sur ce marché, au niveau mondial, va diminuer de 30 à 40 %.” Une déclaration complétée par Laurent Cellot, directeur sports et loisirs chez Gras Savoye Willis Towers Watson : “Certains assureurs sont dans une situation d’attente afin de mesurer quel sera le montant des sinistres. Qu’il y ait – à moyen terme – un réajustement des prix pour maintenir l’activité, cela me paraît indispensable…

A terme, on pourra assister à une hausse des prix des assurances tout risque (déjà extrêmement élevé), et une situation d’inégalité encore plus forte entre gros et petits producteurs. Peut-être serait-il temps de penser à un fonds d’urgence collectif…

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