Le Hellfest vient d’annoncer l’annulation de son édition 2020, suite à une décision de la Préfecture de Loire-Atlantique et du Ministère de la Culture.
Une décision que l’équipe du Hellfest partage : “Nous remercions [les services de l’état] pour la considération et la réactivité dont ils ont fait preuve vis à vis du festival.” Les festivaliers qui avaient réussi à acheter des billets pour la 15ème édition du festival se verront proposer un billet pour l’édition 2021, sans frais supplémentaires. Une solution de remboursement sera également proposée aux festivaliers qui le désirent.
L’équipe du Hellfest a ensuite détaillé, en étant “le plus transparent possible sur les répercussions liées à ce report « forcé ».” Ce sera donc une année blanche pour le festival, sachant que le mesures gouvernementales, ne seront pas suffisantes pour combler tous les frais qui incombent au festival.
Le Hellfest détaille ensuite ses démêlés avec son assurance. L’équipe explique avoir contracté une assurance “tout sauf” avec la compagnie Albingia, spécialisée dans l’événementiel, le 17 décembre dernier. “Seulement voilà, notre chère compagnie d’assurance démontre à qui en doutait encore, qu’il est plus facile de payer des primes de contrat plutôt que d’obtenir réparation pour des préjudices censés être couverts : ALBINGIA nous a adressé une fin de non-recevoir sous prétexte que ce « type » de pandémie ne rentrait pas dans les termes de notre police d’assurance.”
Le Hellfest conteste cette lecture du contrat, et dénonce publiquement le retour de la société d’assurances. Interviewé par Le Parisien, le fondateur du Hellfest, Ben Barbaud, a notamment indiqué que le festival compter plus “deux millions de pertes sèches”, et que l’équipe ira en justice, pour contester la décision de l’assurance.
Il revient également sur l’état actuel de la situation pour les festivals. “Notre cas va probablement faire boule de neige. Car pas mal d’autres festivals savent déjà qu’ils ne vont pas pouvoir se tenir et attendaient comme moi une réponse des autorités. […] Aujourd’hui, j’ai du mal imaginer que les gros festivals puissent avoir lieu. Les annulations commençant à tomber en Europe, les artistes étrangers – dans l’hypothèse où ils ne sont plus confiné, ce qui est loin d’être sûr- vont avoir tellement de trous dans leur tournée qu’ils vont les annuler. Mais pour les petits festivals, qui ont des montages plus courts et des petites capacités,, c’est évidemment différent. Si la situation sanitaire s’améliore, certains y arriveront peut-être.”
En effet, les gros festivals s’inquiètent. Interviewé par France Info, le président d’AEG Presents a déclaré : « Est-ce qu’on aura l’accord des autorités pour des grands rassemblements en plein air en juillet et au-delà ? Je ne parle pas de ceux de début juin, qui paraissent inenvisageables, analyse-t-il. Ensuite, la crise économique nous pend au nez : les gens vont-ils dépenser 80 à 100 euros pour un festival? Et puis il y a les artistes américains, qui construisent leur tournée européenne en bloc de six semaines : vont-ils venir. Mieux vaut dire vite s’il faut annuler pour éviter une catastrophe »
L’équipe du Hellfest a également lancé une cagnotte en ligne, “Hellfest for Health”, afin de collecter des fonds à destination du CHU de Nantes, et y a versé 20 000€. “Cette somme correspond aux frais d’intervention habituels des médecins-urgentistes sur le festival, présents à vos côtés chaque année et qui bien sûr ne seront pas sollicités en 2020.”
Crédit photo : JS.Evrard/AFP