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Live Nation/Ticketmaster est accusé de monopole économique dans une enquête du New York Times

Révélé par un dossier du New York Times, le Département de la Justice américaine a décidé d’enquêter sur le groupe Live Nation/Ticketmaster pour violation des lois antitrust, suite à plusieurs plaintes de concurrents, dont AEG.

En 2010, le département de la Justice a autorisé la fusion de Live Nation et de Ticketmaster. Une fusion qui a suscité des craintes parmi les professionnels du secteur, vite balayées par le gouvernement : cette fusion a été présentée comme un moyen de réduire les frais de billetterie, de baisser les prix des billets sans engendrer une situation de monopole dans le secteur du spectacle vivant. Par ailleurs, à cette époque, le département de Justice a mis en place un accord selon lequel Live Nation/Ticketmaster est dans l’interdiction de menacer ou de punir en retour une salle ou un promoteur qui n’aurait pas choisi ses services.

Huit ans après, les frais de billetterie n’ont pas baissé (au contraire), le prix des billets ne fait qu’augmenter, et plusieurs preuves démontrent que le groupe Live Nation abuse de sa situation de monopole aux Etats-Unis.

En effet, avec le rachat de Ticketmaster, le groupe Live Nation est présent dans toute la chaîne de valeur de l’écosystème : il est à la fois promoteur, managers, billetterie et salles de spectacles. Et le géant ne s’arrête pas là : avec plus de 200 salles à son actif, 30 000 spectacles dans le monde et plus de 500 millions de billets vendus, Live Nation ne cesse de développer son portfolio avec de nouvelles acquisitions.

Live Nation semble abuser de sa position de leader sur le marché. Plusieurs salles et promoteurs, et même AEG, le grand concurrent du groupe, rapportent l’utilisation de menaces de la part de Live Nation pour gagner des parts de marché. A plusieurs reprises, le groupe a menacé des salles : si elles n’utilisaient pas la solution de billetterie de Ticketmaster, Live Nation les compterait pas pour les tournées de ses artistes.

Live Nation a tout de suite réagi à la publication de cette enquête : après sa publication, l’action de Live Nation a chuté de 9% le 1er avril.

L’avocat de Live Nation, Daniel M. Wall a déclaré : « Vous avez un concurrent mécontent qui essaye d’expliquer la perte de contrats en déclarant que Live Nation menace les acteurs de l’écosystème. Menaces que personne ne peut prouver. »

Dans un post de blog, Jared Smith, président de Ticketmaster a également rebondi sur cette enquête. Live Nation est leader sur le secteur du spectacle vivant grâce « aux résultats de l’engagement continu de Live Nation à investir des millions de dollars dans Ticketmaster pour s’assurer que nos employés, notre technologie et nos services soient les meilleurs. Et soyons honnêtes, ces investissements sont nettement plus importants que ceux d’autres fournisseurs de billetterie. » Il revient également sur l’accord mis en place le Département de Justice et achève de réfuter toutes les accusations listées dans l’enquête du New York Times.

Le département de la justice n’a pas souhaité commenté.

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