Le 11 septembre, l’Observatoire de la Culture et des Communications du Québec (OCCQ) de l’Institut de la Statistique du Québec a publié une étude sur la fréquentation de arts de la scène.
En 2013, 17 100 représentations payantes des arts de la scène ont attiré 6,7 millions de spectateurs, avec des revenus de billetterie à hauteur de 229 millions de dollars canadiens (environ 160M d’euros). Par rapport à 2012, le nombre de spectateurs a diminué de 8%, et les revenus de billetterie ont chuté de 14% pour revenir au même niveau qu’en 2011.
Au cours de l’année, 9,2 millions de billets ont été vendus, soit 1 millions de moins que l’année précédente, pour seulement 300 représentations de moins.
Néanmoins, cette baisse de fréquentation est à nuancer selon le type de discipline représentée.
Le théâtre a vu son public croître au cours de l’année 2013 (+2,8%), notamment grâce aux abonnements, très courants dans les salles de théâtre, qui permettent de réduire le coût du billet et d’inciter les spectateurs à en acheter régulièrement.
Cependant, les spectacles de variétés (cirque, magie, comédie musicale, music-hall) et de chansons anglophones ont connu une baisse importante, respectivement de 43% et de 26%.
En ce qui concerne les variétés, la baisse la plus importante se situe au niveau des disciplines du cirque et de la magie, qui voient leur fréquentation chuter de 27,6% par rapport à 2012, entrainant une baisse de revenus de billetterie de 47,7%. Si les consommateurs semblent bouder les spectacles d’illusions, le prix élevé du billet (61,73$, soit 41,18€) peut expliquer ce désamour du public.
Dans le cadre de la chanson anglophone, les prix des billets sont assez élevés (en moyenne 51,89$, soit 36,29€) et s’expliquent par la venue d’artistes étrangers à forte renommée international, et le déploiement de spectacles sur tout le territoire. Ce prix élevé explique à la fois la baisse de la fréquentation et la part croissante des revenus de billetterie sur le total, qui est de 20%.
En comparaison, la chanson francophone enregistre une baisse de fréquentation de seulement ( !) 8% et s’explique par l’absence de spectacles et d’artistes à succès au cours de l’année 2013. En revanche, la part de chanson francophone québécoise est en hausse au niveau de la fréquentation et des revenus de billetterie.
On remarque une tendance pour l’année 2013 : les spectacles québécois (toutes disciplines confondues) représentent 78% des représentations et 71% de la fréquentation. Sur 25 spectacles vus, 24 sont québécois.
Ainsi, les spectacles d’humour ont enregistré une hausse de leur fréquentation de 15% et rendent compte du succès populaire des humoristes québécois.
En conclusion, les Québécois semblent se détourner de Montréal pour aller à des représentations culturelles plus proches de chez eux et dans de nouvelles salles en périphérie, et préfèrent aller rire ou chanter avec des compatriotes québécois, que de voir des artistes à renommée internationale pour des prix exorbitants. La baisse des ventes de billets au Québec est à nuancer : si les revenus de billetterie et les taux de fréquentation tendent à baisser, les comportements des spectateurs ont simplement changé, et reflètent les tendances à suivre en matière de représentations culturelles.
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