La visite de musées et de galeries d’arts ainsi que la participation à des évènements ou happenings artistiques a atteint de nouveaux sommets en Grande-Bretagne entre le deuxième semestre 2013 et le premier semestre 2014, d’après une enquête du Ministère britannique de la Culture. En effet, la billetterie liée à ce type de lieux a battu des records sur l’ensemble du territoire.
En effet, plus de 50% des personnes sondées ont indiqué avoir acheté un billet de musée sur cette période et plus de 77,5% ont acheté une place pour un événement particulier lié à l’art ou la culture comme par exemple une exposition, un festival ou un concert. La culture est loin d’être morte chez nos amis anglais.
Par ailleurs, l’enquête a ceci d’intéressant qu’elle nous montre quels types de profils socio-économiques, géographiques ou démographiques sont les plus susceptibles d’acheter un billet de musée ou de spectacle.
D’un point de vue géographique, ceux qui ont le niveau le plus élevé d’ « art engagement » (c’est-à-dire de gout pour la chose artistique et d’ « engagement » au point de dépenser de l’argent pour en voir) sont les résidents du Sud-Ouest et de l’Est où pas moins de 4 personnes sur 5 déclarent avoir visité un musée ou participé à un évènement artistique durant l’année écoulée. Surprenant, Londres n’est pas la première ville en terme d’engagement artistique de ces habitants, mais elle est la cité où le nombre de musées et de galeries d’arts est le plus élevé et on peut dire que les londoniens en profitent largement puisque deux tiers des sondés ont déclaré avoir visité au moins une fois un musée de la capitale au cours des 12 derniers mois. La région du West Midlands (centre-ouest) a la proportion la plus faible d’amateurs d’art avec seulement 45% de visiteurs de musées sur l’année écoulée.
Enfin et c’est là que ça devient intéressant, l’enquête s’intéresse au profil socio-économique des passionnés de culture. Bien entendu, les personnes appartenant aux classes sociales les plus défavorisés ainsi que les personnes souffrant de maladie chronique ou de handicaps divers (ceux que l’on appelle les « publics empêchés) sont bien moins enclins à avoir des activités liées à l’art que les autres et l’écart de fréquentation entre ces « exclus » de la culture et les autres n’a cessé d‘augmenter depuis 2005.
De manière générale, les femmes, les personnes issues de familles britanniques blanches depuis plusieurs générations et les revenus importants (les fameux CSP+) sont les plus gros acheteurs de tickets de musées et de spectacles. Il y’a toutefois une bonne nouvelle : la fréquentation des musées commence enfin à augmenter parmi les communautés noires et les autres minorités ethniques.
Enfin, pour ce qui est de l’âge des amateurs d’arts, on peut dire que l’augmentation la plus élevée de la fréquentation, tant de musées que d’évènements artistiques, se trouve chez les 65-74 ans. Elle demeure toutefois importante chez le 16-24 et les 25-64 ans. Sans surprise, les moins passionnés pour ce genre d’activités sont les 75 ans et plus.
Dans un pays aussi riche et aussi divers culturellement que la Grande-Bretagne qui abrite des institutions culturelles mondiales telles que la National Gallery ou le British Museum, ainsi qu’un nombre impressionnant de galeries représentant toutes les formes d’arts possibles, un tel plébiscite et un tel niveau d’engagement artistique (pour reprendre l’expression consacrée de cette enquête) ne surprendra guère.
Illustration : MyOpenTickets