Which ?, l’association des consommateurs britanniques, cible les billetteries en ligne. Manque de transparence, escroquerie ; les « frais supplémentaires » lors de la réservation peuvent varier du simple au triple selon les événements et les distributeurs. Une réglementation des frais de dossiers est-elle à venir au Royaume-Uni ?
Which ?, une organisation à but non lucratif depuis 1957, souhaite rendre les individus aussi puissants que les entreprises, en organisant des campagnes pour la défense des consommateurs.
En ligne de mire, les billetteries en ligne. Frais de dossier, commissions, frais de transaction, frais de traitement de commande ; tous ces termes recouvrent des « frais supplémentaires » bien mystérieux pour le client final, qui estime à 80% se faire arnaquer lors de l’achat d’un billet en ligne.
Une enquête auprès de 17 billetteries a été réalisée en janvier dernier. Les frais atteignent en moyenne 18% de la valeur nominale du billet, mais peuvent varier entre 5% et 31% pour des événements différents commercialisés chez un même distributeur.
De plus, 6 distributeurs ne commercialisent que des billets dématérialisés, pour lesquels le client doit débourser environ £2,5 (environ 3€ !) pour les imprimer chez soi, et ne proposent pas l’option de retrait en magasin. Pire, trois distributeurs font payer £3 au client pour qu’il puisse retirer son billet en magasin.
Suite à cette enquête, si la plupart des distributeurs ont répondu qu’ils ne pouvaient contrôler les facteurs qui influent sur le montant de ces frais, 7 distributeurs ont accepté d’afficher ces frais supplémentaires clairement lors de l’achat du billet. Un autre a même mis en place un autre mode d’obtention du billet, gratuit cette fois-ci.
Which ? explique qu’il n’existe aucune réglementation pour réguler ces frais supplémentaires. Cependant, l’association a crée une pétition en ligne qui a réuni plus de 50 000 signatures. Les frais doivent être proportionnés et transparents, afin de ne pas dissuader les potentiels spectateurs de se rendre aux événements, ce qui pourrait avoir un effet dévastateur sur les artistes et l’avenir de l’événementiel au Royaume-Uni.
Les distributeurs ont jusqu’à mi-juillet pour justifier le montant de ces frais, sans quoi Which ? montera l’affaire devant l’Autorité de la Concurrence et des Marchés.
En France, si le marché n’est pas plus réglementé, et malgré des différences de frais entre les différents distributeurs, le secteur est empreint d’une certaine éthique. Les frais supplémentaires sont proportionnels et les frais de location n’excédent jamais 10% du prix du billet. Enfin, les distributeurs adoptent une politique de transparence, et les consommateurs sont clairement avertis du prix final du billet. Les acteurs français ont tout à gagner en s’exportant au Royaume-Uni pour y proposer des offres éthiques, justifiées, et respectueuses de la culture.
Crédit : MyOpenTickets