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FIMALAC et VIVENDI veulent s'offrir la salle Pleyel

La nouvelle est tombée en ce début d’année 2014 : les sociétés FIMALAC et VIVENDI veulent s’offrir la Salle Pleyel. La célèbre société de holding et la multinationale française propriétaire du groupe Universal Music ont des vues sur la prestigieuse salle parisienne.

Philarmonie vs Pleyel

En ce début d’année 2014, les hauts comptables de la Cour des Comptes s’inquiètent de l’avenir de la Salle Pleyel.
Ceci fait écho à la création de La Philarmonie, projet architectural de Jean Nouvel comprenant une grande salle de 2 400 places qui viendra combler une lacune de la ville de Paris : être l’une des rares capitales européennes à ne pas avoir d’auditorium.
La Philarmonie ouvrira ses portes en 2015 ; l’orchestre de Paris s’y installera ainsi que les grands orchestres nationaux et européens lors de leur passage annuel. Pleyel serait-elle de trop ?

Que va devenir Pleyel ?

Le sujet est controversé. Les défenseurs de La Philarmonie ne veulent pas être accusés d’abandonner Pleyel pour sauver leur bébé. De plus, ce chantier très coûteux favorise les tensions et les polémiques. Conséquence logique : L’Etat et la Ville de Paris ne feront pas d’efforts pour sauver Pleyel.
C’est donc la loi implacable du marché financier qui se met ici en place : devant le manque de fonds propres, Pleyel doit se tourner vers les opérateurs privés pour continuer d’exister.
Mais à quel prix ? Comment percevra-t-on ce changement de direction artistique ?

Dans les Echos du 7 septembre 2013, Laurent Bayle, le directeur général de Pleyel précisait : «Nous resterons propriétaire de l’ensemble, détaille-t-il, mais nous lancerons un appel d’offres concernant l’exploitation de la partie spectacle de Pleyel.»

Vivendi et Fimalac propriétaires artistiques de Pleyel ?

Nous sommes donc en droit d’espérer que tous les services et activités proposés jusqu’à aujourd’hui par la Salle Pleyel resterons inchangés… L’ouverture sur les publics, tout le travail d’animation socioculturelle… On peut espérer que Pleyel conservera ses principes établis.

Laurent Bayle dit que «Pleyel va devenir un Olympia cinq étoiles…». La salle va donc entrer dans la famille des lieux de diffusion privés des musiques actuelles et amplifiées…
Mais une salle cinq étoiles, s’il vous plaît!

Néanmoins, cela pose la question de l’éventuelle progression ou non du tarif des entrées.
De plus, il est probable que la programmation se conçoive davantage selon un procédé marchand dans lequel la rentabilité prendrait le pas sur la découverte artistique.

Si l’orientation artistique de Pleyel passe sous la direction du groupe propriétaire des productions Universal Music ou du bailleur de fonds de Johnny Halliday, nous pouvons nous questionner sur un éventuel revirement de couleur artistique, qui serait moins prestigieux, sinon différent, de ce qu’a connu la salle Pleyel au cours de son histoire : Wagner, Louis Armstrong, Ravi Shankar ou Sviatoslav Richter…

Crédit : Fimalac, Vivendi, Salle Pleyel

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