Catégories
Covid-19 Presse

[Presse] Thiriez – Sport et culture, même combat

Malgré ses 16 millions de licenciés, le sport français est le grand oublié du plan de relance. Pourtant, il est essentiel à la cohésion sociale.

C’est un Français, le génial inventeur de la Coupe du monde de football, Jules Rimet, qui disait : « La musique et le football sont les deux plus puissants facteurs capables de vaincre tous les obstacles linguistiques et culturels et de soulever les foules sans distinction. » Musicien et sportif moi-même, je brûle de dire, face à la crise actuelle : « Cessons de nous opposer ! Jouons ensemble ! » Unissons nos forces pour que la culture et le sport, ravalés au rang d’activités « non essentielles » par le discours officiel, soient reconnus à leur juste valeur. Activités inutiles ! dira l’économiste. À quoi le philosophe répondra que c’est parce qu’elles sont « inutiles » qu’elles sont… véritablement essentielles, car au cœur de l’humain.

Mais il y a du chemin à faire. Deux milliards pour la culture, cent vingt millions pour le sport… la comparaison des « plans de relance » des deux secteurs en dit long sur les priorités implicites du gouvernement. Soyons justes : ce n’est pas nouveau, et le sport, malgré ses 16 millions de licenciés, malgré tout ce qu’il produit en termes de bien-être, d’éducation et de lien social, est un nain politique dans un pays qui privilégie la noblesse de la culture sur le tiers-état sportif. Notre civilisation glorifie l’esprit, ignorant le corps. Quelle dramatique erreur collective ! Nos anciens, les Grecs, avaient, eux, tout compris. Nulle festivité qui ne mêle harmonieusement le sport et les arts. Alexandre le Grand, sportif « de haut niveau » avant l’heure, était un passionné de théâtre et de musique et sa fête annuelle des Panathénées comprenait trois concours : « gymnique », hippique, musical et théâtral. Les Jeux olympiques antiques juxtaposaient épreuves sportives (courses de chevaux, athlétisme) et événements culturels (concours de musique et de poésie, exposition d’œuvres). Plus proches de nous, les JO de 1924 à Paris reprirent cette belle tradition et virent s’affronter, en parallèle des épreuves sportives, les plus grands artistes, parmi lesquels Montherlant, Giraudoux et Claudel en littérature, Fernand Léger en peinture et Ravel en musique. Alors que s’est-il passé ? Pourquoi nos élites d’aujourd’hui portent-elles la culture aux nues et ignorent, voire méprisent, le sport ? Le sport serait-il réservé à la France « d’en bas » et la culture à celle « d’en haut » ? Pourquoi cette méfiance réciproque entre les milieux de la culture et le monde sportif, alors que les deux poursuivent le même but, l’épanouissement de l’être ? Cessons donc de les opposer et travaillons ensemble. Lire la suite >>

Source : Le Point

Laisser un commentaire