Foires et salons autorisés avec un visiteur par 4 mètres carrés dans les zones hors couvre-feu, et interdits ailleurs… Le secteur dénonce un flou dans les règles imposées alors que commencent les annulations d’événements prévus pour l’an prochain.
« Même si les professionnels des salons, foires et congrès considèrent que la fin de l’année est foutue, ils se mobilisent pour essayer de sauver le premier semestre 2021 malgré les reports et annulations qui commencent à tomber », soupire le délégué général de l’Unimev, le syndicat du secteur , Frédéric Pitrou. Ce dernier a pourtant vu une de ses propositions reprise dans le décret du 16 octobre : « 1 personne par 4 mètres carrés » pour les foires et salons, lesquels ne restent possibles qu’en dehors des zones de couvre-feu.
Ce texte n’a apporté que peu d’espoir dans l’immédiat. « Nous avions proposé de réduire le nombre de personnes en fonction de la circulation du virus dans les différents départements. La solution « 1 personne pour 4 mètres carrés » était celle proposée pour les départements en zone d’alerte maximale, pas en zone verte… », regrette Frédéric Pitrou. De plus, le décret prévoit encore des limitations de jauges : 5.000 personnes rassemblées en zones hors couvre-feu, et 1.000 en zones de couvre-feu. Dans ces dernières, foires et salons demeurent interdits, seuls les congrès et événements d’entreprise assis, avec distanciation physique, pouvant se tenir. « Ce qui restreint énormément notre activité », relève le permanent de l’Unimev.
En zone d’alerte écarlate, les seuls rassemblements autorisés sont de nature culturelle et non commerciale, ils ne doivent pas être considérés comme des foires ou salons. Alors il faut ruser, comme la foire Galeristes au Carreau du Temple, qui a misé sur sa dimension culturelle, ou l’événement sur l’emploi organisé à la Villette, qui a été déclaré comme une conférence.
Pas de visibilité
Les entreprises sont inquiètes, car même lorsque les annonces du gouvernement paraissent claires, elles sont rarement suivies du décret qui les rendrait opposables rapidement, estime l’Unimev. « Ainsi, les exonérations de charges patronales se sont arrêtées au 31 mai tandis que notre activité restait interdite jusqu’au 31 août, et que nous connaissons encore de fortes restrictions, notamment de jauge, depuis le 1er septembre et ce, au moins jusqu’au 31 décembre ! Il en est de même pour l’activité partielle et l’accès au fonds de solidarité », souligne Frédéric Pitrou. Si ce dernier se félicite d’avoir obtenu d’élargir la liste des acteurs pouvant bénéficier de ces aides (prestataires…), « la question de la rétroactivité reste posée et sans réponse… », regrette-t-il.
Enfin, le secteur, qui pèse 32 milliards d’euros, rencontre beaucoup de difficultés à faire comprendre au gouvernement que ses activités ne sont pas comparables à celles de l’hôtellerie et de la restauration. Lire la suite >>
Source : Les Echos