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[Vidéo] « Combien de milliards pour la culture ? » : David Assouline invective le gouvernement

Un débat était organisé cet après-midi au Sénat sur « les perspectives de la saison estivale » dans les secteurs du tourisme et de la culture. À cette occasion le sénateur socialiste de Paris, David Assouline a déploré le manque d’un plan de soutien au secteur culturel de l’ampleur de celui annoncé pour le tourisme par Édouard Philippe le 14 mai.  

Par Louis Mollier-Sabet
3mn

« Je suis inquiet pour le secteur de la culture » confie David Assouline d’entrée. « Le 13 avril le Président avait annoncé la mise en œuvre de plans de soutien pour le tourisme et la culture, je suis très heureux des 18 milliards annoncés pour le tourisme, mais rien en termes de plan d’ensemble pour la culture, pourquoi ? » poursuit-il avant de revenir sur la situation d’un secteur qui, même dans une économie en crise, est particulièrement touché : « Nous savons que l’impact sur le secteur est terrible : c’est un chaos économique et ça sera un chaos social. »

« C’est un manque pour l’ensemble de la société. »

Le sénateur de Paris y voit un manque à gagner énorme « pour toute notre société ». « Un moment aussi long où la création va être rendue impossible, c’est un manque pour l’ensemble de la société, un manque pour la fraternité et pour la démocratie tout simplement ! » David Assouline ne jette bien sûr pas la pierre aux autres secteurs de l’économie française, mais demande des mesures budgétées : « Je suis content que tous les secteurs aient des milliards qui arrivent, mais combien de milliards pour la culture ? »

En plus de sa fonction sociale et politique, ce secteur est un secteur clé de l’économie française : « 3,5% du PIB, s’ils ne veulent entendre que les chiffres à Bercy. Moi j’essaie de parler aux consciences mais si on ne doit parler que des chiffres, il y a aussi une importance économique » explique le sénateur socialiste. Ainsi, « il faudra que le gouvernement considère que la culture est aussi un secteur essentiel pour l’ensemble du tourisme. Imaginez l’hôtellerie et la restauration s’il n’y a pas de patrimoine, de musées, de création, de spectacles et de festivals ! »

« Le secteur bénéficie au même titre que le tourisme de certaines exonérations »

C’est Jean-Baptiste Lemoyne qui défendait aujourd’hui l’action du gouvernement au Sénat, en tant que secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, officieusement en charge des dossiers liés au tourisme. Il a ainsi expliqué aux sénateurs que « le président avait bien cité le secteur de la culture et de l’événementiel aux côtés du tourisme. » Ainsi « les arts du spectacle vivant, la gestion des salles de spectacle, des musées, les activités photographiques ou l’enseignement culturel bénéficient de certaines exonérations au même titre que le tourisme. »

Pour le ministre, le soutien à ces deux secteurs est indissociable, dans la mesure où culture et tourisme « sont fortement intriqués » : « Quelque part, il n’y a pas de tourisme sans culture et de culture sans tourisme. La culture incarne l’excellence française qui lui permet de rayonner à travers le monde. »

Intermittents : « une prolongation de leur rémunération ou de l’ensemble de leurs droits ? »

Jean-Baptiste Lemoyne est aussi revenu sur l’annonce du maintien des droits des intermittents du spectacle : « Nous avons aussi mis en place le maintien de droits pour ceux qui contribuent à la création, dont les techniciens, en considérant qu’il y a une forme d’année blanche qui pouvait advenir. »

David Assouline « [se] félicite de ce que le président a annoncé pour les intermittents » mais reste prudent : « J’espère d’ailleurs qu’il s’agit d’une prolongation de l’ensemble de leurs droits et pas seulement de leur rémunération : c’est ce que les intermittents demandent. »  Le sénateur socialiste conclut cet échange comme il l’avait commencé : « Mais j’espère que le saupoudrage de petites mesures n’est pas la seule réponse du gouvernement. La culture attend un plan de relance équivalent à celui du tourisme, peut être pas en chiffre, mais un plan dédié à ce secteur essentiel. »

Source : Public Sénat

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