Appels multiples à un fonds d’urgence
Dans ce contexte alarmant, les appels à la mise en place rapide d’un fonds d’urgence se multiplient. Ils émanent de collectifs, de syndicats de tout bord et de l’ensemble du tissu professionnel. S’ils se refusent à une quelconque contestation des décisions gouvernementales et se montrent responsables et solidaires face aux enjeux de santé publique, ils espèrent une réaction rapide, à la hauteur du choc subi.
« Les mesures prises jusqu’à présent par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sont bienvenues mais ne suffiront pas, annonce Philippe Chapelon, délégué général du SNES (Syndicat national des entrepreneurs de spectacles). Le monde du spectacle vivant, c’est environ 20 000 entreprises et essentiellement des petites entreprises. On demande au gouvernement la mise en place d’un fonds d’urgence et on souhaite que le spectacle continue. On est dans un système de château de cartes où les choses sont en train de se détruire les unes après les autres. Il faut aussi mettre des mesures en place pour les intermittents : ils sont dans une situation catastrophique ! »
L’angoisse est palpable parmi ces derniers. Pour beaucoup d’entre eux, le risque de ne pas réaliser leurs 507 heures et de se retrouver sans droit au chômage est plus que jamais tangible.
Une pétition en ligne, ayant dépassé la barre de 18 000 signatures, alerte les autorités sur leurs peurs et appelle ni plus ni moins à « un sauvetage de leur statut » – qui n’est d’ailleurs pas tant un statut qu’un régime spécifique d’assurance chômage, rappelons-le. La CGT Spectacle a quant à elle relayé l’appel à un fonds d’urgence et réclame « une modification temporaire des décrets sur l’assurance chômage ». Elle a appelé à une action le 12 mars à midi devant le ministère de la Culture à Paris (dans lequel ne se trouve pas son ministre, Franck Riester, testé positif au coronavirus le 9 mars et mis en quarantaine) ainsi que devant toutes les DRAC de France.
Depuis le début de la semaine, la crainte d’un scénario à l’italienne est sur toutes les lèvres et Emmanuel Macron a estimé mardi soir, à l’issu d’une réunion en visioconférence avec les dirigeants de l’Union Européenne, qu’il n’était pas « à exclure ». « Le plus dur est devant nous », a déclaré le professeur Jean-François Delfraissy, président du comité national d’éthique, au micro de France Inter.
Le 12 mars 2020, l’allocution solennelle d’Emmanuel Macron inaugure une nouvelle étape dans l’épreuve collective. Il s’est porté garant d’une mobilisation générale sur le planéconomique et a promis des réponses rapides, exceptionnelles et massives, « quoiqu’il en coûte ». Affaire à suivre, donc.
Source : Profession Spectacle