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Le rayonnement international des arts : quelle importance pour le Québec ?

Le mardi 28 novembre, le CORIM (Conseil des relations internationales de Montréal) organisait un dîner conférence sur le thème du rayonnement international des arts. Anne-Marie Jean (présidente du Conseil des Arts et des Lettres du Québec – CALQ), Kim Thuy (Ecrivaine) et Jeannot Painchaud (Président et chef de la création du Cirque Eloize) évoquaient leur expérience et répondaient aux questions sur les atouts de l’exportation, ses difficultés, son avenir.

L’introduction de cette conférence a permis de rappeler quelques chiffres : les Arts représentent 175 000 emplois au Québec et 4,3% du PIB. Il a ensuite été confirmé que les artistes et écrivains sont de véritables ambassadeurs de la culture Québécoise et du rayonnement touristique. A la question : l’exportation des Arts a-t-elle un impact favorable sur le tourisme, la réponse est un grand oui.

L’exportation est également un enjeu majeur pour les institutions ou les troupes elles-mêmes. Jeannot Painchaud annonçait un chiffre clé pour répondre à la question de l’enjeu financier de s’exporter : ¨90% des revenus du Cirque Eloize viennent de l’étranger¨. Pas étonnant quand on sait que le Cirque Eloize s’exporte depuis 1995 et s’est produit dans 500 villes dans le monde. ¨Au Québec on fait nos frais à peu près […] on ne se pose pas la question d’aller à l’international¨. Saloon, le dernier chef d’œuvre du Cirque Eloize a d’ailleurs rencontré un beau succès en Europe, notamment en Autriche.

En évoquant le potentiel de business des Arts au Québec, Anne-Marie Jean rappelait que ¨Le marché du Québec c’est la ville de New-York¨, alors la question de l’exportation doit se poser dès la phase de recherche artistique. Bien évidemment, la question de la langue Française qui pourrait représenter un frein s’est posée. Chacune et chacun affirmait que ce n’est absolument pas le cas, bien au contraire et c’est une porte ouverte aux échanges ! Outre les projets de résidences croisées (le studio du Québec à Paris par exemple), cette année le CALQ a alloué 10% de son budget (d’environ 105M$) en subvention pour exporter mais également accueillir des spectacles.  Parce qu’il a été rappelé qu’importer un spectacle c’est aussi faire venir des diffuseurs ! Lorsqu’il est souligné que les aides publiques au Québec ont baissé de 10% cette année, il est inutile de décrire l’importance qui a été portée aux commanditaires (la caisse de la culture Desjardins par exemple qui porte les projets du Cirque Eloize) et l’intérêt de vendre les spectacles aux producteurs locaux (versus louer la salle, gérer la billetterie, etc. ce que fait également le Cirque Eloize qui diffuse selon les deux modèles en fonction des pays). Attention rappelait Jeannot Painchaud « on ne vend pas des billets nous-même alors il faut bien réfléchir à nos commanditaires, à l’image qu’ils dégagent parce que eux apparaîtront sur nos billets ».

L’ouverture à l’international de l’Art a un bel avenir devant lui malgré les coûts engendrés : les réflexions, les idées, les solutions sont nombreuses, notamment dans le domaine numérique. Le Cirque Eloize travaille un nouveau spectacle avec 10 co-producteurs et une tournée qui passera notamment par l’Arabie Saoudite ! Allé, je pars réfléchir à ma prochaine destination de vacances (et de découverte artistique !)

Crédit : DR

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