Ces derniers mois, le sujet de la billetterie secondaire et de l’utilisation des bots dans l’industrie est venu jusqu’au Parlement britannique pour remonter jusqu’au Ministère de la Culture, qui a promis une rencontre entre les parties intéressées.
Ainsi, le 15 novembre dernier, le Ministère de la Culture a réuni pour une session de discussion autour de la revente de billets, des membres du parlement et plusieurs acteurs du système, qui militent ou non pour l’interdiction de la revente de billets au Royaume-Uni.
La session a débuté sur la questions des bots : Annabella Coldrick de Music Managers Forum a déclaré que l’utilisation de bots représentait « un dérive du marché à l’échelle industrielle. »
Josh Franceshi, membre du groupe You Me at Six, qui fait partie des artistes à se mobiliser contre le marché secondaire comme Mumford and Sons ou One Direction, a approuvé cette déclaration et aimerait que l’utilisation de bots dans le secteur de la billetterie soit interdites. « J’aimerais que les billets ne soient vendus que sur des sites de billetterie primaire. », a-t-il ajouté.
Ensuite, le représentant de Ticketmaster UK, Chris Edmonds, a été interrogé sur le non-respect de la plateforme par rapport à la loi. En effet, depuis le Consumer Rights Act de 2015, les revendeurs de billets doivent pouvoir être identifiés de manière formelle. Ticketmaster UK ne pas fait office de modèle, en n’obligeant pas les revendeurs à respecter la loi. Chris Edmonds a répondu que si le site refusait tous les revendeurs qui ne respectaient pas la loi, « en réalité, nous conduirons ces revendeurs sur des sites hors de la législation britannique où ils pourront revendre leur billets facilement. Ce n’est dans l’intérêt de personne ». Cette réponse été jugée « insatisfaisante » par les membres du parlement présents lors de cette session.
De plus, certains témoins présents comme Reg Walker, président de Iridium Consultancy, qui travaille avec des salles comme l’Arena O2 à Londres, ou Ian McAndrew, manager du groupe Artic Monkeys, ont déclaré que certains sites de billetterie secondaire « remplaçaient » les revendeurs professionnels.
Certains revendeurs sont « courtisés » par les billetteries secondaires pour acheter des billets en masse et les revendre sur ces plateformes. Selon Reg Walker, certains revendeurs sont même payés en avance et reçoivent des logiciels pour gérer leurs inventaires par des sites de billetterie secondaire. De même, le manager de Artic Monkeys a révélé qu’il avait été approché par des sites de revente pour mettre en place une commercialisation directement sur le marché secondaire. « Le nombre de billets mis en vente est généralement inconnu. Mais nous avons de plus de plus de preuves qui nous indiquent que le nombre de billets mis en vente sur les plateformes de billetterie primaire est moins important que ce qu’il devrait être. »
Enfin, le professeur Waterson, qui a rédigé un rapport sur le secteur de la billetterie, s’est déclaré favorable pour l’interdiction des bots dans l’industrie. Il a également enjoint les organisateurs d’événement à mettre en place un système de tarification dynamique, mais s’oppose complètement à l’idée d’une interdiction formelle de la revente de billets au Royaume-Uni.
Le Secrétariat d’Etat a annoncé une table ronde à la fin du mois concernant les différents sujets abordés, après l’enquête menée par l’Autorité de la Concurrence et des Marchés sur le respect de la loi des plateformes de billetterie. Les membres du parlement présents à cette session ont l’intention de déposer un amendement à la Loi de l’Economie Digitale pour interdire l’utilisation de bots.
Crédit : DR