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Grève des intermittents : bilan des festivals d’été

Après l’annonce d’une remise à plat du système des intermittents au mois de juin dernier, la saison des festivals estivaux a été moins perturbée que prévue. Cependant, le budget 2015 des événements sera revu à la baisse.

Les festivals qui s’en sortent bien

Le festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence perd « seulement » 220 000 euros, dont 160 000 de revenus en billetterie. Le directeur du festival estime que l’année se terminera avec un équilibre financier.

Pour le festival international de théâtre de rue d’Aurillac, rien à déclarer ; seuls 10 à 20 compagnies de passages sur les 553 présentes ont annulé leur représentation lors de la journée de mobilisation le 22 août. Avec une fréquentation de 120 000 personnes, Aurillac prépare sereinement son 30ème anniversaire en 2015.

C’est à Furies Châlons-en-Champagne que la grève s’est installée le premier jour. Seuls 8 représentations ont été annulées, ce qui entraîne un déficit budgétaire mineur. C’est en terme d’image que le festival a perdu, avec une baisse de 15 à 20% de fréquentation.

Les festivals qui doivent repenser leur formule pour la saison 2015

A Avignon, les grèves (et la météo !) ont fait perdre au festival 300 000 euros, sur un budget de 12 millions. En 2015, le festival ne sera pas raccourci, mais un des 23 lieux pourrait être fermé.

Uzès Danse a été annulé cette année, à cause de la grève des intermittents, d’une grève SNCF, et de l’accident d’un technicien. Le festival est subventionné à 86%, et dispose d’un budget annuel de 530 000 euros. Pour le vingtième anniversaire du festival, il sera sûrement entièrement repensé, afin de prendre un nouveau départ.

Le festival de Marseille Danse et Arts Multiples est également le plus touché. Un tiers des représentations n’ont pas pu être maintenues, et on compte une perte de plus de 120 000 euros. Il devrait être maintenue pour l’année prochaine, pour fêter ses 20 ans.

Les festivals les plus touchés

A Montpellier, le Printemps des comédiens a quant à lui perdu près d’1,3 millions d’euros, une somme équivalente au budget de l’événement. C’est le festival le plus menacé pour l’année 2015.

Quant à Montpellier Danse, seul 20% des représentations ont pu être maintenues et il ne perd que 40 000 euros en billetterie sur 3,36 millions d’euros de budget. Les répercussions se porteront sur la saison 2014/1015 où certaines dates seront diminuées ou simplement supprimées.

A Toulouse, le Rio Loco a vu sa première soirée annulée, et les trois suivantes gratuites. La mairie de Toulouse, qui finance entièrement le festival, a fait un recours amiable à l’Etat à hauteur de 573 000 euros. En effet, la mairie avait demandé l’intervention de policiers à la préfecture, sans que cela soit mis en place. Le festival sera reconduit, mais on ne sait avec quel budget.

Une contestation qui n’est pas finie

Le mouvement des intermittents pour sauvegarder leurs droits n’est pas terminé. Une commission de concertation s’est tenue le 16 octobre dernier, avant un bilan à la fin du mois sur les consensus et les dissensus autour du sujet explosif de la précarité des intermittents, et leur statut d’assurance chômage. Une nouvelle séance plénière de discussion se tiendra le 30 octobre.

Crédit photo : DR / Illustration : MyOpenTickets

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