Une anecdote aussi amusante qu’incroyable en marge de la vingtième Coupe du monde de football qui a lieu en ce moment au Brésil jusqu’au 13 juillet prochain et qui pourrait bien restaurer l’image de la Fifa qui en a bien besoin en ce moment.
C’est l’histoire de Joedir Belmont, un brésilien fou de football comme beaucoup de ses compatriotes. En 1950, il avait acheté son billet pour assister à la finale de la 4ème Coupe du monde qui se tenait déjà au Brésil au mythique stade Maracana de Rio et qui opposait le pays hôte à l’Uruguay. La finale avait été perdue par le Brésil au grand désespoir de tout un peuple.
Mais ce qui avait le plus désespéré Joedir Belmont, c’est qu’un cas de force majeure (la maladie de sa mère) l’avait empêché de se rendre à ce match évènement.
Alors quand Joedir apprend que la Fifa va ouvrir prochainement un musée du football à Zurich, cela lui donne une idée. Il décide d’envoyer son fameux billet inutilisé de la finale de 1950 qu’il avait conservé toutes ces années comme un précieux trophée.
Très bien lui en a pris : l’institution a pris la chose avec humour et a décidé de lui envoyer (gratuitement bien entendu) trois billets pour la finale de cette vingtième édition qui aura également lieu au stade Maracana. En échange, le billet de 1950 sera exposé dans le musée. Le n°2 de la Fifa en personne, Jerome Valcke a réagi sur l’affaire en plaisantant sur le fait qu’il était normal de « récompenser » cet homme qui avait conservé son billet pendant 64 ans. Un billet rudimentaire (simple coupon en papier), a-t-il souligné, comparé à l’objet ultra-sécurisé bourré de codes-barres que l’on trouve aujourd’hui.
Au-delà du coté amusant de cette anecdote qui prête plus à sourire qu’autre chose, on peut saluer le remarquable sens de la communication et du marketing de la Fifa. A l’heure où cette institution est gangrenée par des accusations de corruption de masse (Qatar gate notamment), ce petit « geste commercial » est une façon originale de redorer un peu son image auprès des fans de foot et en particulier des brésiliens qui lui ont beaucoup reproché son manque d’empathie envers les manifestants des classes moyennes qui manifestent depuis plusieurs mois pour plus de justice sociale dans le pays. On peut dire qu’il s’agit d’un bel exemple de gestion réussie d’une réclamation client dont d’autres groupes ou institutions pourraient s’inspirer. La Fifa, une institution soucieuse de la justice et attentive au (petit) peuple et qui en plus a de l’humour.
De son coté, Joedir Belmont est ravi de ce « geste commercial » et espère bien que cette fois-ci, rien ne l’empêchera de se rendre au stade Maracana. Et surtout, que le Brésil gagnera le trophée.
Crédit : KYODO / SIPA